Le lycée Airbus, veut se féminiser

Toulouse : Pourquoi le lycée Airbus, vraiment pas comme les autres, veut se féminiser

ORIENTATION Les bacheliers du lycée Airbus de Toulouse sont quasi systématiquement embauchés par l’avionneur. Mais l’établissement aimerait bien féminiser ses promotions

  • Privé mais gratuit, le lycée Airbus forme les futurs « compagnons » des chaînes d’assemblage de l’avionneur.
  • Il augmentera de 30 % les effectifs de ses promotions à compter l’année prochaine.
  • Son directeur compte sur les journées portes ouvertes de ce samedi 19 mars pour prouver que la mécanique n’est pas un métier d’hommes.« Désolé, madame la maire de Poitiers mais l’avion fait toujours rêver les jeunes ». Nicolas Coadou, un peu agacé par « l’aérobashing » est bien placé pour le savoir. Il est directeur du lycée Airbus à  Toulouse, un lycée d’entreprise comme il en existe peu en France, privé mais gratuit, sans internat, conventionné par l’Éducation nationale. Avec des professeurs classiques, et d’autres qui quittent momentanément leur poste pour transmettre leur savoir-faire, en ne parcourant que quelques mètres quand ils viennent de l’usine Saint-Eloi. Pour l’avionneur, ce lycée est le creuset de formation de ses fameux « compagnons », les cols-bleus des chaînes d’assemblage. Et autant dire qu’il a de quoi faire aussi largement rêver les parents bileux puisque quand on y rentre à 15 ans, c’est avec « 95 % » de chances d’en sortir à 18 ans, 19 ou 20 ans, pour pointer en CDI dans les ateliers d’Airbus ou d’une de ses filiales. Alors que l’établissement organise ce samedi 19 mars sa matinée portes ouvertes, la fenêtre de tir est un peu plus large cette année. Après les turbulences de la crise sanitaire, qui ont pu refroidir les vocations, l’entreprise anticipe ses besoins dans trois ans et fait passer sa future promotion de seconde de 100 à 120 élèves. Elle propose aussi de former en un an, via un CAP aéronautique pointu, une quinzaine de jeunes de 20 à 25 ans déjà titulaire d’un Bac pro ou technologique mais dans une autre spécialité. Tests de personnalité et de dextérité. Et l’idée ces futures promotions élargies est qu’elles soient plus féminisées. « Il faut être un homme pour faire de la méca, une femme ne peut pas être chaudronnière… Tous ces clichés sont faux, insiste Nicolas Coadou. Chez nous, les filles trouvent leur place extrêmement facilement et la diversité rend les promotions plus riches et performantes ». L’objectif affiché est de recruter « 1/3 de filles », contre 20 à 25 % dans les classes actuelles, « qui s’en sortent souvent mieux que les garçons ». On ne rentre au lycée Airbus ni sur concours, ni sur dossier. « On ne forme pas des ingénieurs, il faut avoir envie de travailler de ses mains », dit le directeur, qui souhaite aussi inculquer une façon d’être et « les valeurs de l’entreprise ». La première étape est donc, certes de fournir ses deux derniers bulletins, mais aussi de passer un test de personnalité en ligne. La deuxième comprend un entretien et deux épreuves de dextérité. Mieux vaut toucher sa bille en Meccano.

Les métiers qui recrutent d’ici à 2030

Quels sont les métiers qui recruteront le plus à l’horizon 2030 ? Quels seront les secteurs en repli ? Afin d’anticiper les besoins de recrutement et les déséquilibres qui peuvent en résulter, la Direction de l’animation de la recherche, des études et statistiques (Dares) et France Stratégie ont publié leur rapport Les Métiers en 2030.

Le rapport Les Métiers en 2030 permet d’estimer les secteurs et les métiers dans lesquels il y aura le plus de postes à pourvoir. Entre 2019 et 2030, 8,4 millions de postes seront à pourvoir, soit 760 000 postes par an.

Durant cette période, 89 % des postes à pourvoir seront des départs en fin de carrière.

  À noter : Les métiers dans lesquels plus de la moitié des postes à pourvoir sont des créations d’emploi sont des métiers jeunes tels qu’ingénieurs de l’informatique par exemple (115 000 emplois créés sur la période 2019-2030).

Quels sont les 10 métiers ayant le plus de postes à pourvoir d’ici à 2030 ?

Les métiers qui recruteront le plus pour les dix prochaines années sont :

  • agents d’entretien ;
  • enseignants ;
  • aides à domicile ;
  • conducteurs de véhicule ;
  • aides-soignants ;
  • cadres des services administratifs, comptables et financiers ;
  • cadres commerciaux et technico-commerciaux ;
  • infirmiers, sages femmes ;
  • ouvriers qualifiés de la manutention ;
  • ingénieurs de l’informatique.

Les métiers appartenant au secteur de la santé auront davantage de postes à pourvoir en raison du vieillissement de la population. Ainsi, plus de 3 millions de personnes seront d’ici à 2030 en perte d’autonomie et auront besoin d’être pris en charge par des professionnels de santé.

Les secteurs en repli

La crise sanitaire a impacté des secteurs sur le long terme. C’est le cas de l’hôtellerie-restauration ou des arts et spectacles. Ces deux secteurs, marqués par des pertes de gains et l’émergence du télétravail, ne font plus partie des secteurs créant le plus d’emplois (300 000 emplois créés entre 2009 et 2019 contre 80 000 entre 2019 et 2030).

Les secteurs de l’Administration publique et des Finances sont également moins créateurs d’emploi en raison de l’essor des technologies numériques. Le secteur finance et assurance suit la tendance à la baisse affichée lors de la précédente décennie. Cette baisse du nombre d’emplois créés s’explique par les contraintes liées à la rentabilité qui conduisent à accélérer la transition numérique dans leur structure.

Des déséquilibres potentiels

Bien que 7 millions de jeunes pourraient entrer dans l’emploi entre 2019 et 2030, des déséquilibres entre offre et demande de travail existent pour plusieurs métiers qui garderaient un nombre important de postes non-pourvus. Parmi les quinze métiers aux plus forts déséquilibres potentiels  :

  • agents d’entretien (328 000 postes) ;
  • aides à domicile (224 000 postes) ;
  • conducteurs de véhicules (200 000 postes) ;
  • ouvriers qualifiés de la manutention (157 000 postes) ;
  • cadres commerciaux et techno-commerciaux (144 000 postes).

Ces déséquilibres peuvent aussi résulter d’un manque d’attractivité du poste ou d’une difficulté à trouver le bon profil pour les recruteurs.